Comment commence l’arthrose des doigts ?

David Montoya-Faivre • 29 octobre 2025

L’arthrose des doigts est une affection fréquente, en particulier chez les femmes à partir de la cinquantaine. Elle se caractérise par une usure progressive du cartilage articulaire, provoquant des douleurs, des déformations et une raideur des articulations. Au-delà de la gêne fonctionnelle, cette maladie peut également altérer l’aspect esthétique des mains. Reconnaître ses premiers signes permet d’intervenir tôt et de limiter son évolution.


Comprendre l’arthrose digitale

L’arthrose correspond à la détérioration progressive du cartilage qui recouvre les extrémités osseuses au niveau des articulations. Ce cartilage agit comme un amortisseur : il facilite le glissement entre les os et absorbe les contraintes mécaniques. Lorsqu’il s’amincit ou disparaît, les surfaces osseuses se frottent directement, entraînant inflammation, douleurs et déformations.

L’arthrose digitale se développe le plus souvent sur :

  • Les articulations interphalangiennes distales, situées à l’extrémité des doigts
  • Les articulations interphalangiennes proximales, au centre des doigts
  • L’articulation trapézo-métacarpienne à la base du pouce, appelée rhizarthrose, particulièrement gênante pour la préhension.

Cette évolution est progressive et peut toucher une ou plusieurs articulations.


Les premiers symptômes de l’arthrose des doigts

L’arthrose digitale s’installe lentement. Les premiers signes peuvent être discrets, mais leur reconnaissance précoce est essentielle pour éviter une aggravation.


Raideur et perte de mobilité

Au début, la personne ressent une raideur matinale ou après une période d’inactivité. Les doigts semblent “rouillés” et moins mobiles, notamment lors des gestes fins comme écrire, boutonner ou attraper un petit objet. Cette gêne s’améliore souvent au cours de la journée mais tend à s’accentuer avec le temps.


Douleurs articulaires

Les douleurs apparaissent ensuite, souvent à l’effort ou en fin de journée. Elles sont mécaniques, c’est-à-dire qu’elles augmentent avec l’utilisation des mains et diminuent au repos.
Elles peuvent se manifester sous forme de brûlure, de tiraillement ou de gêne diffuse dans un ou plusieurs doigts.


Gonflement et inflammation locale

Les articulations deviennent parfois gonflées, rouges ou chaudes, traduisant une inflammation. Cette phase inflammatoire s’accompagne d’une gêne et d’une diminution de la souplesse articulaire.
À ce stade, certains patients constatent la formation de petits kystes mucoïdes, souvent à l’extrémité des doigts, ou de nodosités osseuses visibles et palpables.


Déformation progressive

Avec le temps, l’arthrose entraîne une désaxation ou une déformation visible des doigts. Les phalanges peuvent se dévier, et les nodules deviennent plus apparents.
Dans les formes plus avancées, la main perd de sa force, et les gestes précis deviennent difficiles, affectant la vie quotidienne et professionnelle.


Les causes et facteurs de risque

L’arthrose des doigts a des origines multiples. Elle résulte d’un déséquilibre entre les forces mécaniques exercées sur l’articulation et la capacité du cartilage à se régénérer.

Parmi les facteurs les plus fréquents :

  • Vieillissement naturel : l’usure du cartilage augmente avec l’âge.
  • Prédisposition génétique : l’arthrose digitale a souvent un caractère familial.
  • Microtraumatismes répétés : certains métiers ou activités sollicitant intensément les mains (couture, musique, travail manuel, jardinage) peuvent accélérer l’usure articulaire.
  • Traumatismes anciens : fractures, entorses ou lésions mécaniques du doigt.
  • Facteurs hormonaux : les femmes ménopausées sont particulièrement concernées.
  • Pathologies métaboliques : diabète, hypothyroïdie ou obésité peuvent aggraver le risque.

Diagnostic et évolution

Diagnostic clinique et radiologique

Le diagnostic repose sur l’interrogatoire et l’examen clinique. Le chirurgien observe la mobilité, recherche une sensibilité douloureuse, la présence de nodules ou de déformations.
Une
radiographie standard confirme le diagnostic : elle montre un pincement articulaire, la formation d’ostéophytes (petites excroissances osseuses) et parfois des kystes intra-osseux.



Évolution de la maladie

L’arthrose digitale évolue lentement mais de manière irréversible. Elle peut rester stable plusieurs années ou s’aggraver progressivement.
Les douleurs deviennent plus fréquentes, les articulations se raidissent et les déformations s’accentuent. Dans les cas avancés, certaines articulations deviennent totalement ankylosées (bloquées).


Traitement de l’arthrose des doigts

Traitement médical

La prise en charge repose d’abord sur des traitements médicaux visant à soulager la douleur et à préserver la mobilité :

  • Antalgiques et anti-inflammatoires : prescrits en cas de poussée douloureuse.
  • Infiltrations de corticoïdes : en cas de douleurs importantes, pour un soulagement temporaire.
  • Orthèses et attelles : portées la nuit ou en période douloureuse, elles limitent la gêne sans corriger les déformations.
  • Rééducation : elle vise à maintenir la souplesse articulaire et à renforcer les muscles de la main.

Traitement chirurgical

Une intervention chirurgicale peut être envisagée lorsque la douleur devient chronique, qu’il existe une gêne fonctionnelle majeure ou une déformation importante.
Les techniques varient selon l’articulation concernée :

  • Arthrodèse : consiste à bloquer l’articulation douloureuse dans une position fonctionnelle. C’est le traitement le plus fréquent pour les atteintes distales.
    Arthroplastie
    (pose de prothèse) : indiquée lorsque la mobilité doit être préservée, notamment pour les articulations intermédiaires.
  • Dénervation articulaire : dans certains cas, le chirurgien peut sectionner les petits nerfs articulaires responsables de la douleur tout en conservant la mobilité.
  • Exérèse de nodules ou de kystes : permet d’améliorer le confort et l’esthétique de la main.

Conclusion

L’arthrose des doigts débute souvent par une raideur, une douleur modérée ou un gonflement localisé, des signes parfois négligés. Une évaluation précoce permet de mettre en place des mesures conservatrices efficaces et de prévenir les déformations irréversibles.
En tant que
chirurgien de la main à Strasbourg, le Dr Montoya-Faivre propose une prise en charge personnalisée, adaptée au stade de la maladie et à la gêne du patient, afin de préserver la mobilité, soulager la douleur et maintenir la fonction de la main au quotidien.


par David Montoya-Faivre 29 septembre 2025
Le syndrome du canal carpien est une pathologie fréquente de la main, liée à la compression du nerf médian au niveau du poignet. Reconnaître tôt ses symptômes permet d’intervenir avant que la gêne ne devienne irréversible. Découvrez les signaux d’alerte et les facteurs qui favorisent cette affection, ainsi que l’importance d’un diagnostic précoce. Qu'est-ce que le canal carpien ? Le canal carpien est un tunnel anatomique situé à la face antérieure du poignet. Il est bordé d’os (les os du carpe) et renforcé en avant par le ligament annulaire antérieur. Dans ce conduit passent les tendons fléchisseurs des doigts ainsi que le nerf médian. Lorsque ce tunnel se rétrécit ou que les tissus autour (tendons, gaines synoviales) s’inflamment, le nerf médian peut être comprimé, ce qui provoque des symptômes. Le nerf médian assure la sensibilité de la face palmaire du pouce, de l’index, du majeur, et parfois de la moitié extérieure de l’annulaire. Il intervient aussi dans certains mouvements de la main, notamment ceux nécessitant la force du pouce. Quels symptômes initiaux ? Les symptômes du canal carpien apparaissent souvent de manière progressive. Ils peuvent être intermittents au début, puis plus persistants si la compression s’aggrave. Picotements, fourmillements, engourdissements Les tout premiers signes sont souvent des picotements ou des fourmillements (paresthésies) localisés au niveau des trois premiers doigts (pouce, index, majeur) et, parfois, sur la moitié externe de l’annulaire. Ces sensations surviennent fréquemment la nuit ou au réveil. Le patient peut remarquer qu’il secoue sa main pour soulager ces sensations. Douleur nocturne et gêne dans certaines positions La douleur peut se manifester comme une sensation de brûlure ou de “décharge électrique”, dans la main, ou jusque dans l’avant-bras. Ces douleurs nocturnes perturbent souvent le sommeil. Certains mouvements de la journée ou postures prolongées du poignet (tenir le téléphone, écrire, appuyer le poignet sur une table) peuvent déclencher ou aggraver les symptômes. Baisse de la sensibilité Au fur et à mesure, une hypoesthésie (réduction de la sensibilité) peut apparaître dans les doigts concernés. Le patient ressent une moins bonne perception du toucher, des picotements plus permanents, ou une difficulté à distinguer les textures fines. Ces troubles sensoriels peuvent entraîner une maladresse dans les gestes précis du quotidien. Faiblesse musculaire et difficulté de préhension Lorsqu’elle n’est pas traitée, la compression prolongée peut conduire à une faiblesse musculaire, surtout dans les muscles thénariens, situés à la base du pouce. Le patient peut avoir du mal à serrer la main, tenir un objet de petite taille, effectuer un geste d’opposition pouce/index. Dans les cas avancés, on observe une fonte musculaire visible, rendant certains gestes délicats.
par David Montoya-Faivre 29 juillet 2025
Les injections d’acide hyaluronique sont l’un des traitements les plus couramment utilisés en médecine esthétique. Elles permettent de combler certaines rides, de restaurer les volumes du visage ou d’hydrater la peau en profondeur. Bien que le geste soit peu invasif, il n’est pas dénué d’effets secondaires, et certaines consignes doivent être respectées pour en garantir la réussite. Découvrez les choses à éviter après des injections d’acide hyaluronique . Pourquoi respecter des précautions après une injection d’acide hyaluronique ? L’injection d’un produit de comblement, aussi bien tolérée soit-elle, constitue une forme de micro-traumatisme pour la peau. Le passage de l’aiguille, l’introduction du gel et la réaction naturelle des tissus provoquent une inflammation transitoire. Celle-ci se manifeste parfois par un œdème, une rougeur ou de petits hématomes. De plus, l’ acide hyaluronique met quelques jours à se stabiliser dans les tissus. Le respect de certaines règles contribue à limiter les effets indésirables, à favoriser une bonne intégration du produit et à optimiser le résultat esthétique. Éviter les sources de chaleur Sauna, hammam, exposition au soleil Dans les 48 à 72 heures suivant l’injection, la chaleur excessive est déconseillée. Elle peut augmenter l’inflammation, aggraver les rougeurs ou prolonger l’œdème. Il est recommandé d’éviter : le sauna et le hammam ; les bains chauds prolongés ; l’exposition directe au soleil ou aux UV en cabine. La peau injectée est plus sensible et la chaleur peut favoriser une migration du produit ou accentuer les réactions locales. Activité sportive intense L’effort physique important, par l’augmentation de la pression vasculaire, peut aggraver les ecchymoses et perturber la répartition du gel. Une activité modérée est possible, mais les séances de sport intenses (cardio, musculation, sport de contact) doivent être évitées pendant 24 à 48 heures minimum.
par David Montoya-Faivre 27 juin 2025
Radiesse est un produit injectable utilisé en médecine esthétique pour corriger la perte de volume, améliorer la fermeté de la peau et restaurer l’harmonie des contours du visage ou des mains . Contrairement à l’ acide hyaluronique , plus couramment utilisé pour le comblement, Radiesse se distingue par une double action : un effet de comblement immédiat et une stimulation naturelle de la production de collagène, qui agit sur la qualité cutanée sur le long terme. Ce produit est composé de microsphères d’hydroxyapatite de calcium (CaHA), suspendues dans un gel aqueux. Cette substance est naturellement présente dans l’organisme, ce qui confère à Radiesse un excellent profil de tolérance. Comment fonctionne Radiesse ? Un effet volumateur immédiat Dès l’injection, le gel comble les creux et restaure les volumes perdus. Il permet de corriger les rides profondes, de restructurer les contours et de redonner du galbe à certaines zones du visage ou des mains .  Une action stimulante sur le collagène Les microsphères de CaHA servent de support pour les fibroblastes, qui vont progressivement relancer la production de collagène endogène. Cette stimulation améliore la densité, l’élasticité et la tonicité de la peau sur plusieurs mois. Radiesse offre ainsi un effet tenseur discret mais durable.