Doigt à ressaut ou arthrose : comment faire la différence

David Montoya-Faivre • 3 décembre 2025

Le doigt à ressaut et l’arthrose digitale sont deux affections fréquentes de la main. Elles touchent souvent des profils similaires, en particulier les personnes de plus de 50 ans, et peuvent provoquer des symptômes proches : douleur, raideur, difficulté à mobiliser un ou plusieurs doigts. Cette proximité peut créer une confusion chez les patients qui ne savent pas toujours distinguer l’origine de leur gêne. Ces deux maladies n’ont pourtant pas la même cause ni le même traitement. Comprendre ce qui les différencie permet d’obtenir un diagnostic précis et une prise en charge adaptée.


Comprendre le doigt à ressaut

Le doigt à ressaut, également appelé ténosynovite sténosante, est une pathologie du tendon fléchisseur. Son mécanisme repose sur un épaississement du tendon ou un rétrécissement de la poulie A1, située à la base du doigt. Le tendon glisse alors difficilement dans sa gaine et peut se bloquer lors de la flexion ou de l’extension.


Les signes typiques du doigt à ressaut sont :

  • un ressaut net lors du mouvement du doigt,
  • un blocage intermittent, parfois douloureux,
  • une difficulté à étendre complètement le doigt le matin,
  • une douleur localisée à la base du doigt, sur la paume.

Dans les formes avancées, le doigt peut rester bloqué en flexion et ne se débloquer qu’avec l’aide de l’autre main. L’enraidissement matinal est fréquent, lié au gonflement inflammatoire autour du tendon.


Comprendre l’arthrose des doigts

L’arthrose digitale est une pathologie articulaire, sans lien avec les tendons. Elle correspond à l’usure du cartilage au niveau des articulations interphalangiennes (distales ou proximales) et de la base du pouce dans le cas de la rhizarthrose. L’absence de cartilage entraîne un frottement entre les os, responsable d’une inflammation et d’une déformation progressive du doigt.


Les symptômes typiques de l’arthrose des doigts sont :

  • une raideur articulaire, surtout le matin ou après l’inactivité,
  • une douleur mécanique qui apparaît à l’effort,
  • un gonflement de l’articulation,
  • des déformations visibles: nodosités, déviation du doigt, kystes mucoïdes,
  • une diminution progressive de la mobilité.

Contrairement au doigt à ressaut, l’arthrose ne provoque pas de “ressaut” mécanique. Le doigt ne se bloque pas de manière brutale, mais se raidit progressivement.


Lire l'article "Comment commence l'arthrose des doigts ?"

Les symptômes qui prêtent à confusion

Pour un patient, il n’est pas toujours évident de distinguer un ressaut tendineux d’une gêne articulaire. Voici les situations les plus fréquentes de confusion.


Raideur matinale

Les deux pathologies peuvent entraîner une difficulté à bouger les doigts au réveil.

  • Doigt à ressaut : cette raideur est due à un épaississement inflammatoire du tendon dans sa poulie. Le blocage est souvent ponctuel et très localisé.
  • Arthrose : la raideur concerne l’articulation elle-même. Les mouvements sont globalement limités et la gêne diminue progressivement au cours de la journée.


Douleur à la mobilisation

  • Le doigt à ressaut provoque une douleur précise à la base du doigt, sur la paume.
  • L’arthrose provoque une douleur articulaire, souvent située au niveau de l’interphalangienne distale ou proximale, et parfois accompagnée d’une sensibilité à la pression.


Blocage du doigt

C’est le symptôme qui distingue le plus clairement les deux pathologies.

  • Le doigt à ressaut provoque un véritable blocage mécanique. Le doigt peut rester coincé et se débloquer d’un coup.
  • L’arthrose ne provoque pas de blocage brutal. Elle entraîne une diminution de la mobilité ou une difficulté à plier ou étendre complètement le doigt, mais jamais de ressaut.


Déformation visible

  • Le doigt à ressaut ne modifie pas la forme du doigt.
  • L’arthrose entraîne des déformations progressives : nodosités d’Heberden ou de Bouchard, désaxation, kystes mucoïdes.


Comment établir le bon diagnostic?

Le diagnostic passe par un examen clinique précis réalisé par un spécialiste de la main.
Le Dr Montoya-Faivre recherche :

  • la douleur exacte : articulaire ou tendineuse,
  • la présence d’un ressaut ou d’un blocage mécanique,
  • une déformation articulaire,
  • un kyste mucoïde,
  • une limitation de mobilité.

Une radiographie peut confirmer l’arthrose, en montrant un pincement de l’interligne articulaire et la présence d’ostéophytes. Elle est inutile dans le cas du doigt à ressaut, qui est une pathologie tendineuse.


Les traitements : deux approches totalement différentes

Traitement du doigt à ressaut

La prise en charge est progressive :

  • repos relatif et adaptation des gestes,
  • infiltration de corticoïdes pour diminuer l’inflammation,
  • chirurgie percutanée ou ouverte pour libérer la poulie A1 en cas d’échec du traitement médical.

Le résultat est généralement excellent, avec un soulagement rapide du ressaut et du blocage.


Traitement de l’arthrose des doigts

Le traitement dépend de la localisation et du stade de la maladie :

  • antalgiques et anti-inflammatoires,
  • orthèses, attelles nocturnes,
  • infiltrations en cas de poussée douloureuse,
  • rééducation pour maintenir la mobilité,
  • chirurgie en cas de déformation douloureuse ou invalidante: arthrodèse, arthroplastie, exérèse de nodules.

Les objectifs sont différents : diminuer la douleur, ralentir l’évolution et préserver la fonction.


En résumé

Même si le doigt à ressaut et l’arthrose peuvent donner des symptômes similaires, leurs mécanismes sont totalement différents.

Le doigt à ressaut est une pathologie tendineuse, avec un blocage mécanique caractéristique.

L’arthrose est une pathologie articulaire, entraînant déformation et perte progressive de mobilité.

Un diagnostic précoce permet d’éviter les complications et de proposer un traitement adapté. En tant que chirurgien de la main à Strasbourg, le Dr Montoya-Faivre assure une évaluation précise et une prise en charge personnalisée pour restaurer la fonction et la mobilité de la main.

Comment commence l’arthrose des doigts ?

par David Montoya-Faivre • 29 octobre 2025
Reconnaître ses premiers signes permet d’intervenir tôt et de limiter son évolution.

Quels sont les premiers symptômes du canal carpien ?

par David Montoya-Faivre • 29 septembre 2025
Le syndrome du canal carpien est une pathologie fréquente de la main, liée à la compression du nerf médian au niveau du poignet. Reconnaître tôt ses symptômes permet d’intervenir avant que la gêne ne devienne irréversible. Découvrez les signaux d’alerte et les facteurs qui favorisent cette affection, ainsi que l’importance d’un diagnostic précoce. Qu'est-ce que le canal carpien ? Le canal carpien est un tunnel anatomique situé à la face antérieure du poignet. Il est bordé d’os (les os du carpe) et renforcé en avant par le ligament annulaire antérieur. Dans ce conduit passent les tendons fléchisseurs des doigts ainsi que le nerf médian. Lorsque ce tunnel se rétrécit ou que les tissus autour (tendons, gaines synoviales) s’inflamment, le nerf médian peut être comprimé, ce qui provoque des symptômes. Le nerf médian assure la sensibilité de la face palmaire du pouce, de l’index, du majeur, et parfois de la moitié extérieure de l’annulaire. Il intervient aussi dans certains mouvements de la main, notamment ceux nécessitant la force du pouce. Quels symptômes initiaux ? Les symptômes du canal carpien apparaissent souvent de manière progressive. Ils peuvent être intermittents au début, puis plus persistants si la compression s’aggrave. Picotements, fourmillements, engourdissements Les tout premiers signes sont souvent des picotements ou des fourmillements (paresthésies) localisés au niveau des trois premiers doigts (pouce, index, majeur) et, parfois, sur la moitié externe de l’annulaire. Ces sensations surviennent fréquemment la nuit ou au réveil. Le patient peut remarquer qu’il secoue sa main pour soulager ces sensations. Douleur nocturne et gêne dans certaines positions La douleur peut se manifester comme une sensation de brûlure ou de “décharge électrique”, dans la main, ou jusque dans l’avant-bras. Ces douleurs nocturnes perturbent souvent le sommeil. Certains mouvements de la journée ou postures prolongées du poignet (tenir le téléphone, écrire, appuyer le poignet sur une table) peuvent déclencher ou aggraver les symptômes. Baisse de la sensibilité Au fur et à mesure, une hypoesthésie (réduction de la sensibilité) peut apparaître dans les doigts concernés. Le patient ressent une moins bonne perception du toucher, des picotements plus permanents, ou une difficulté à distinguer les textures fines. Ces troubles sensoriels peuvent entraîner une maladresse dans les gestes précis du quotidien. Faiblesse musculaire et difficulté de préhension Lorsqu’elle n’est pas traitée, la compression prolongée peut conduire à une faiblesse musculaire, surtout dans les muscles thénariens, situés à la base du pouce. Le patient peut avoir du mal à serrer la main, tenir un objet de petite taille, effectuer un geste d’opposition pouce/index. Dans les cas avancés, on observe une fonte musculaire visible, rendant certains gestes délicats.

Que faut-il éviter après des injections d’acide hyaluronique ?

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Les injections d’acide hyaluronique sont l’un des traitements les plus couramment utilisés en médecine esthétique. Elles permettent de combler certaines rides, de restaurer les volumes du visage ou d’hydrater la peau en profondeur. Bien que le geste soit peu invasif, il n’est pas dénué d’effets secondaires, et certaines consignes doivent être respectées pour en garantir la réussite. Découvrez les choses à éviter après des injections d’acide hyaluronique . Pourquoi respecter des précautions après une injection d’acide hyaluronique ? L’injection d’un produit de comblement, aussi bien tolérée soit-elle, constitue une forme de micro-traumatisme pour la peau. Le passage de l’aiguille, l’introduction du gel et la réaction naturelle des tissus provoquent une inflammation transitoire. Celle-ci se manifeste parfois par un œdème, une rougeur ou de petits hématomes. De plus, l’ acide hyaluronique met quelques jours à se stabiliser dans les tissus. Le respect de certaines règles contribue à limiter les effets indésirables, à favoriser une bonne intégration du produit et à optimiser le résultat esthétique. Éviter les sources de chaleur Sauna, hammam, exposition au soleil Dans les 48 à 72 heures suivant l’injection, la chaleur excessive est déconseillée. Elle peut augmenter l’inflammation, aggraver les rougeurs ou prolonger l’œdème. Il est recommandé d’éviter : le sauna et le hammam ; les bains chauds prolongés ; l’exposition directe au soleil ou aux UV en cabine. La peau injectée est plus sensible et la chaleur peut favoriser une migration du produit ou accentuer les réactions locales. Activité sportive intense L’effort physique important, par l’augmentation de la pression vasculaire, peut aggraver les ecchymoses et perturber la répartition du gel. Une activité modérée est possible, mais les séances de sport intenses (cardio, musculation, sport de contact) doivent être évitées pendant 24 à 48 heures minimum.