Maladie de Dupuytren : quand faut-il envisager un traitement chirurgical ?
La maladie de Dupuytren est une affection progressive de la main qui touche principalement les tissus situés sous la peau de la paume. Elle se manifeste par un épaississement et un durcissement anormal du fascia palmaire, qui peut entraîner à terme une flexion irréductible d’un ou plusieurs doigts. Bien que généralement indolore, cette pathologie peut avoir un impact fonctionnel significatif.
Comprendre la maladie de Dupuytren
La maladie de Dupuytren évolue lentement. Elle débute généralement par l’apparition de petits nodules sous-cutanés au niveau de la paume, souvent du côté de l’annulaire ou de l’auriculaire. Avec le temps, ces nodules peuvent se transformer en cordons fibreux qui rétractent les doigts vers la paume. Cette rétraction est due à la contraction progressive du tissu conjonctif anormal, rendant l’extension des doigts de plus en plus difficile.
Il s’agit d’une maladie d’origine multifactorielle, souvent héréditaire, qui touche plus fréquemment les hommes à partir de 40 ans. L’atteinte peut être bilatérale et varie fortement d’un patient à l’autre, tant dans sa vitesse d’évolution que dans sa gravité. Certaines formes restent stables pendant des années, tandis que d’autres peuvent progresser rapidement, affectant plusieurs doigts. Il est également observé que des facteurs comme le diabète, la consommation d’alcool ou le tabagisme peuvent favoriser ou aggraver son développement.
Les signes qui doivent alerter
La présence de nodules isolés n’implique pas nécessairement un traitement immédiat. Certains signes doivent inciter à consulter un chirurgien de la main :
- Apparition d’un cordon rétractile palpable dans la paume ;
- Difficulté à poser la main à plat sur une surface plane (test de la table) ;
- Perte progressive de l’extension d’un ou plusieurs doigts ;
- Gêne fonctionnelle au quotidien (habillage, manipulation d’objets, hygiène, etc.).
Il est important de noter que l’absence de douleur ne doit pas retarder la prise en charge : la gêne fonctionnelle et la perte de mobilité sont les principaux critères d’évaluation.
Une surveillance régulière est recommandée, notamment lorsque l’on observe une progression rapide ou l’apparition de nouvelles zones rétractées.

Quelles sont les options thérapeutiques ?
Les traitements non chirurgicaux
Dans certains cas bien spécifiques, une aponévrotomie à l’aiguille peut être envisagée. Il s’agit d’une technique percutanée réalisée sous anesthésie locale, qui consiste à sectionner le cordon fibreux responsable de la rétraction. Cette option peu invasive est réservée à des formes précises de la maladie et nécessite une évaluation rigoureuse de son indication par un chirurgien de la main tel que le Dr Montoya-Faivre.
La chirurgie : quand devient-elle nécessaire ?
Lorsque la rétraction est trop importante, une intervention chirurgicale peut être proposée. Elle consiste à retirer le tissu fibreux responsable de la déformation (aponévrectomie). Il existe plusieurs techniques selon la gravité de l’atteinte :
- Aponévrectomie limitée : ablation du cordon dans une zone précise.
- Aponévrectomie étendue : en cas d’atteinte plus complexe ou récidivante.
- Dermofasciectomie : si la peau est également atteinte, une greffe cutanée peut être nécessaire.
La chirurgie vise à restaurer l’extension des doigts et améliorer la fonction de la main. Elle se déroule en ambulatoire ou en hospitalisation courte, sous anesthésie loco-régionale ou générale selon les cas. Dans les formes avancées, une intervention plus extensive peut être nécessaire, avec des suites plus longues. Le choix de la technique dépend de la localisation et de l’étendue des atteintes, mais aussi des antécédents du patient.
Après l’intervention : la rééducation
La prise en charge post-opératoire est essentielle pour optimiser les résultats. Elle repose sur :
- Des soins de cicatrisation ;
- Une rééducation précoce par un kinésithérapeute ou un ergothérapeute ;
- Dans certains cas, le port d’une orthèse d’extension nocturne.
L’objectif est de maintenir les gains d’extension obtenus, éviter les raideurs articulaires et limiter le risque de récidive. La récupération fonctionnelle dépend de plusieurs facteurs : ancienneté de la rétraction, qualité des tissus, régularité de la rééducation. Une bonne implication du patient est essentielle.
Un suivi post-opératoire régulier permet d’ajuster la rééducation, de détecter précocement une éventuelle réapparition des symptômes, et de conseiller au mieux le patient dans la reprise de ses activités. Il est important de noter que même après traitement, la maladie peut réapparaître, ce qui rend le suivi à long terme indispensable.
En résumé
La maladie de Dupuytren évolue de façon variable selon les patients. Un traitement chirurgical est envisagé lorsqu’un déficit d’extension commence à altérer les gestes du quotidien. La chirurgie offre de bons résultats fonctionnels si elle est suivie d’une rééducation adaptée.
Une consultation avec un chirurgien de la main comme le Dr Montoya-Faivre permet de poser le bon diagnostic, d’évaluer la sévérité de l’atteinte et de proposer un traitement sur mesure, au bon moment. Une prise en charge précoce permet souvent de limiter les conséquences fonctionnelles et d’améliorer significativement la qualité de vie.


